8 décembre 2021
Au cours des derniers mois, nous avons assisté à des changements draconiens dans les conditions du marché de certains biens et services, notamment ceux des véhicules lourds et des travaux de construction. Les prix de plusieurs matériaux et équipements ont explosé en raison de variables économiques principalement reliées à la crise sanitaire mondiale. À titre d’exemple, un dépassement de coût de 30 % sur un projet de construction, par rapport à un montant budgété en 2019, peut être perçu comme une normalité dans les conditions du marché actuel. Cela crée néanmoins de sérieux maux de tête aux gestionnaires municipaux, qui ne pouvaient anticiper un tel revirement de situation budgétaire au moment de planifier leur projet.
Il n’y a pas de recette miracle pour contrer cette croissance des coûts; l’ensemble des prix qui prévalent dans le marché de certains secteurs se régulent par eux-mêmes et les gestionnaires peuvent soit retarder la réalisation d’un projet, ou encore accepter la nouvelle réalité de ceux-ci.
Pour ce qui est des projets à venir, il faut comprendre qu’une majorité de fournisseurs, avec une telle instabilité dans le marché, ne désirent pas s’exposer à protéger des prix pour une période de 90 à 120 jours, tel qu’il est généralement requis sur une majorité d’appels d’offres dans le secteur municipal.
Cela implique donc que les gestionnaires municipaux doivent se livrer à une bonne planification de leur projet afin d’avoir les fonds disponibles au moment de procéder à l’adjudication du contrat, tout en faisant preuve d’agilité organisationnelle pour octroyer les contrats en moins de 60 jours à la suite de la réception des soumissions.
En ce qui concerne la livraison, plusieurs entreprises augmentent leurs délais, et dans plusieurs cas ils n’osent même pas s’engager sur une date de livraison, la principale raison étant qu’ils ne contrôlent plus, depuis plusieurs mois déjà, les délais de livraison de leurs propres fournisseurs. Donc la vue d’une pénalité de quelques centaines de dollars par jour de retard est une raison amplement suffisante pour ne pas présenter de soumission.
Dans certains marchés, comme celui des camions par exemple, les fournisseurs militent pour ne pas être exposés aux garanties de soumission ou d’exécution. Qui pourrait les blâmer? Ils ont le choix, car la demande pour leurs produits est forte, notamment grâce au florissant marché des entreprises privées, qui lui, ne requiert pas de telles exigences. De plus, avec le secteur privé, ils peuvent contracter de gré à gré sans avoir à remplir les obligations relatives à un appel d’offres.
De plus, en ce moment, les manufacturiers font face à un manque de capacité de production, dicté par la pénurie de main-d’œuvre de même que par la difficulté à s’approvisionner en matériaux et composantes. Les fournisseurs priorisent donc les clients qui sont les plus payants et qui minimisent davantage leur niveau de risque.
Nous avons donc récemment vu certains appels d’offres, normalement d’intérêt pour ce type de fournisseurs, se clore sans générer le moindre soumissionnaire, menant ainsi à l’annulation de ceux-ci.
Il est donc important pour les intervenants municipaux, dans leur démarche de gestion des actifs, d’être bien au fait de cette situation du marché et de planifier leurs stratégies d’acquisition en ce sens. S’ils ne le font pas, ils peuvent être placés face à la nécessité de gérer des problématiques dues au prolongement imprévu de la durée de vie active de certains équipements, ou encore liées au retard sur la complétion de certains travaux de construction.
Pour tout besoin de soutien en approvisionnement municipal ou en gestion des actifs municipaux, n’hésitez pas à communiquer avec notre service d’ingénierie et infrastructures à ingénierie@fqm.ca.
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