Le Québec compte des milliers de kilomètres de sentiers de vélo de montagne, répartis partout sur le territoire. Il s’agit d’un sport de plus en plus pratiqué dans la province et qui a énormément évolué dans les dernières années, mais qui n’est pas sans risques.
Il est important pour les municipalités qui gèrent des sentiers de vélo de montagne de mettre en place un plan de gestion des risques afin d’assurer la sécurité des usagers, de réduire les risques d’accident et ainsi prévenir les réclamations et les poursuites.
Voici dix éléments1 à mettre en œuvre afin de prévenir les incidents de façon optimale sur vos sentiers.
1. Nommer un employé responsable de développer un plan d’action
Il est important de nommer une personne responsable du dossier afin de faciliter les suivis et d’assurer une bonne gestion de projet. Cette personne devra identifier les risques et les analyser pour mettre en place les mesures préventives adéquates et déterminer qui sera responsable de chacune.
2. Déterminer l’orientation que vous souhaitez prendre
Pour démarrer un projet d’aménagement du bon pied, il est important de prendre le temps de déterminer les objectifs et les moyens disponibles pour les atteindre. Profitez-en pour mettre à profit les élus·es, l’administration municipale et des représentants de la communauté; vous en tirerez une orientation globale plus représentative des souhaits de la communauté.
3. Élaborer une politique d’aménagement des sentiers
Il est important d’adopter des directives de conception et de construction qui reflètent vos besoins et qui tiennent compte du niveau de risque que vous êtes prêt à accepter. Le Guide d’aménagement de sentiers de vélo de montagne, développé par l’Association pour le Développement des Sentiers de Vélo de Montagne au Québec (ASVMQ) est un outil essentiel pour tout projet d’élaboration de sentiers. Ce guide présente notamment les meilleures façons d’aborder les principaux intervenants, comment déterminer les besoins de la clientèle ainsi que les étapes essentielles pour procéder à l’élaboration, à la construction et à l’entretien des sentiers.
4. Établir une politique d’inspection et d’entretien des sentiers
L’élaboration d’une politique d’inspection et d’entretien des sentiers est l’étape la plus importante dans le processus d’aménagement de sentiers puisque toute négligence au niveau de l’entretien peut mener à une réclamation.
Développez une politique d’inspection et d’entretien régulier des sentiers et formez vos employés et vos bénévoles pour vous assurer qu’ils la connaissent bien et qu’ils l’appliquent.
La politique doit tenir compte, entre autres, des différentes conditions auxquelles les sentiers peuvent être soumis et elle doit prévoir un échéancier de réfection à moyen et à long terme.
5. Procéder à l’entretien régulier des sentiers
Mettez en place des mécanismes pour vous assurer que l’entretien est fait selon la politique établie. Par exemple, rendez l’utilisation des fiches d’inspection et d’entretien obligatoire.
De plus, l’entretien ne doit pas se limiter aux sentiers. Vous avez la responsabilité d’assurer l’entretien des ponts, des passerelles, des enseignes et de tout autre élément présent sur le site.
6. Mettre en place une signalisation adéquate qui tient compte du système de classification des sentiers
Afin de bien guider vos usagers et de limiter les risques liés à une mauvaise utilisation d’un sentier, il est important de bien les informer des principaux éléments propres à chaque sentier (niveau de difficulté, orientation, topographie, etc.).
Pour vous aider à déterminer le niveau de difficulté de vos sentiers, consultez le Guide de classification des sentiers de vélo de montagne, conçu par Vélo Québec, qui propose une adaptation simplifiée des meilleures pratiques en vigueur en Amérique du Nord (IMBA, Whistler trail standards) et une méthode de classification et de signalisation unifiée.
Ce guide présente, entre autres, une grille détaillée des niveaux de difficulté en fonction de différents critères, tels que la surface, les obstacles, les inclinaisons et toute autre spécificité propre au sentier.
7. Afficher clairement les règlements pour les usagers et les appliquer
Les règlements de sécurité doivent être mis à jour régulièrement pour refléter tout changement au niveau des infrastructures ou des politiques en vigueur. Affichez la liste complète des règlements à l’entrée du site et, le cas échéant, à l’entrée de chaque sentier. Le risque propre à chaque sentier doit être affiché clairement et les usagers doivent être informés de leurs responsabilités.
Vous pouvez vous baser sur le modèle de code conduite ainsi que les capsules vidéo préparées par Vélo Québec. Ces outils permettent aux gestionnaires de sentiers ainsi qu’aux utilisateurs d’en apprendre plus sur les bons comportements à adopter sur les sentiers.
Formez vos employés et vos bénévoles pour vous assurer qu’ils connaissent tous les règlements et qu’ils les appliquent de façon systématique. Mettez en place une politique claire pour traiter avec les contrevenants.
8. Mettre en place un plan d’urgence
Bien que souvent négligé, le plan d’urgence est essentiel. Vous devez être en mesure de réagir en cas d’incident, faute de quoi votre responsabilité pourrait être engagée. Pour ce faire, affichez sur toutes vos enseignes un numéro d’urgence qui permettra aux usagers de joindre rapidement un service d’urgence.
De plus, assurez-vous d’inclure vos services d’urgence municipaux (pompiers, premiers répondants, policiers, etc.) dans le processus pour faciliter les interventions. Si vous disposez du personnel nécessaire, assurez une patrouille du site.
9. Établir un mécanisme d’analyse des accidents
Il est important de garder un registre des accidents qui surviennent sur vos sentiers. Cela vous permet de repérer les zones ou les installations problématiques, de comprendre les dangers et d’améliorer votre processus de prévention.
10. Réviser le plan de façon régulière afin de l’adapter aux situations changeantes
Un plan qui n’est pas à jour n’est pas efficace. La personne responsable du plan doit le réviser régulièrement pour l’adapter à tout changement sur les sentiers. Pensez aussi à informer votre courtier d’assurance de toute modification, car il pourrait y avoir une incidence sur votre couverture.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les risques liés à l’aménagement des sentiers pour les vélos de montagne, contactez les conseillers spécialisés de notre Service de la prévention des sinistres.