La séquence de communication aux citoyens est au moins aussi importante que la planification d’un projet lui-même, sinon plus. Sans écoute ni consensus, le projet pourrait être compromis. Les angles morts doivent être considérés en début de parcours.
On connaît le dicton, la crise la mieux gérée est celle que l’on a pu éviter. Mais comment, justement, éviter les complications dans un dossier d’énergie renouvelable, surtout lorsqu’il est piloté par un promoteur privé, si on sent que l’inquiétude peut gagner du terrain chez les citoyens?
En ouvrant le jeu. En prenant les devants. En cassant la glace.
En effet, en 2024 — bientôt 2025 — les projets complètement attachés avant d’être présentés à la population ne passent plus la rampe. Les citoyens sont plus informés et ils exigent de leurs élus·es d’être mis dans le coup quand il est question de projets qui pourraient bouleverser leur quotidien et leur territoire.
Parce qu’il faut garder en tête que, comparativement à plusieurs autres ressources naturelles, les municipalités et les MRC ont la capacité d’encadrer les projets d’énergie renouvelable et de s’assurer qu’ils respectent la vision du territoire et le schéma d’aménagement. Le milieu peut même fixer certaines attentes en matière d’investissements et de retombées pour les projets qui respecteront la réglementation en place.
Il n’y a pas mille façons d’éviter la grogne potentielle et de voir les angles morts. Il faut aller chercher de
l’expertise, s’entendre autour de la table, définir un objectif clair, s’assumer politiquement et planifier chaque étape, chaque message. Il est important de prendre un pas de recul et de se donner le temps
d’avoir une vue d’ensemble. Parce qu’avant tout, il importe de créer et de maintenir une relation de confiance avec la population.
Il n’y a pas de recette miracle. Il faut du temps et beaucoup de travail pour mettre les conditions gagnantes en place. Mieux vaut s’y prendre plus tôt que tard et se faire un plan.
Étape par étape
Un exemple? Votre MRC souhaite ajuster son cadre réglementaire pour accueillir et baliser un projet
d’énergie renouvelable.
Avant de penser avancer dans le processus, communiquez sur vos intentions et prévoyez, par exemple, une rencontre citoyenne pour expliquer le contexte avec des experts en aménagement, des témoignages provenant de projets réalisés ailleurs au Québec, des ressources d’Hydro-Québec qui expliquent la vision du Québec, pas seulement celle de votre territoire, etc.
Puis, tout au long du parcours, dites ce que vous faites, et faites ce que vous dites. Mettez en place une vision pour votre territoire, pas seulement pour un projet. Amenez de façon vulgarisée les citoyens à vous suivre dans votre démarche. Les termes techniques, le jargon des professionnels et les études non simplifiées vous éloigneront de votre objectif. Gardez en tête que tout ce que vous direz devra être vulgarisé pour rejoindre un public plus large.
Une page Web dédiée aux projets d’énergie renouvelable, une ligne du temps pour suivre un projet, une
infolettre, un comité de citoyens provenant de divers horizons; tout outil qui peut aider à maintenir le contact et faciliter la compréhension peut être considéré, pourvu qu’il s’adresse à la majorité, dans un langage accessible.
Tout ne se dit pas en même temps et en totalité. Une séquence de communication logique pour les
citoyens établie en tout début de parcours permet de planifier les actions de communication, de les
ordonner, les séquencer.
Les projets d’énergie renouvelable sont appelés à se multiplier au cours des prochaines années. Vaut
mieux s’y préparer plus tôt que tard et ne rien laisser au hasard.