De l'école au plein air : Québec mise sur la proximité pour faire bouger ses citoyen(ne)s

04 mars 2025
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Isabelle Charest, députée de Brome-Missisquoi et ministre
responsable du Sport, du Loisir et du Plein air

En campagne électorale, la Coalition avenir Québec (CAQ) s’est engagée à investir 1,5 milliard de dollars sur les 10 prochaines années pour soutenir la réfection d’infrastructures existantes et réaliser de nouveaux projets afin de favoriser un mode de vie actif. Comment faire bouger les gens partout au Québec? Entrevue avec Isabelle Charest, ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air.

On s’est concentré sur des mesures pour favoriser l’acquisition de saines habitudes de vie au quotidien et pour aller rejoindre des clientèles cibles qui sont, malheureusement, un peu défavorisées quand on parle d’activité sportive et d’activité physique au quotidien parce qu’on sait qu’il peut y avoir plein de freins, que ce soit financiers ou physiques », explique Mme Charest. L’instauration d’une heure d’activités parascolaires par jour dans les écoles secondaires, les deux périodes de 20 minutes de récréation obligatoires au primaire, le prolongement du Sentier national de randonnée et la journée d’accès gratuit aux parcs nationaux font partie de ces mesures.

Est-ce que le PAFIRSPA sera de retour?

Le Programme d’aide financière aux infrastructures récréatives, sportives et de plein air (PAFIRSPA) a bénéficié d’une enveloppe de 300 M$ et soutenu 322 projets partout au Québec. Est-ce que d’autres sommes seront prévues dans le prochain budget? « Le prochain budget est dans quelques mois [NDLR : L’entrevue a eu lieu en janvier 2025], ce n’est donc pas possible de répondre à cette question, mais on a un engagement électoral de 1,5 milliard de dollars sur 10 ans et nous avons eu 300 M$ dans le premier budget du mandat. Ensuite c’était le déploiement de cette enveloppe. Dans une logique, on peut espérer rapidement une autre enveloppe », commente Mme Charest.

Régionalisation et proximité

Régionaliser les infrastructures sportives est-elle une avenue pour les municipalités afin d’élargir l’accès à la pratique d’activités sportives? « Les projets en partenariat avec d’autres municipalités, des organismes ou les centres de service scolaires bénéficient d’un regard positif lorsque vient le temps de choisir les projets à subventionner. Toutefois, dans l’optique de favoriser la proximité, il faut arrêter de penser que ça prend de grosses infrastructures pour faire bouger les gens. On ne peut pas avoir de grosses infrastructures dans toutes les petites municipalités », souligne la ministre.

Ainsi, un volet plein air était inclus dans le PAFIRSPA, dont l’aide par projet pouvait atteindre 200 000 $. En 2022, les municipalités de moins de 10 000 habitants ont également pu avoir accès au Programme de soutien aux infrastructures sportives et récréatives de petite envergure (PSISRPE). Mme Charest et le Réseau des Unités régionales de loisir et de sport (URLS) du Québec ont également annoncé, en 2022, la création de circonflexe Prêt-pour-bouger qui permet aux municipalités adhérant au projet de prêter des équipements sportifs gratuitement.

Mme Charest et le Réseau des Unités régionales de loisir et de sport (URLS) du Québec ont également annoncé, en 2022, la création de circonflexe Prêt-pour-bouger qui permet aux municipalités adhérant au projet de prêter des équipements sportifs gratuitement.

Des mesures petites, mais porteuses

« Il faut se demander comment créer des environnements favorables à l’activité physique. L’aménagement du territoire c’est super important. Avoir une certaine densification et s’assurer d’y avoir différents aménagements qui vont favoriser l’activité sportive. Je pense qu’on a, à un certain moment, oublié de travailler là-dessus et on se concentrait uniquement sur les grosses infrastructures, alors que souvent les petites choses dans les petits lieux, c’est porteur de changement », conclut la ministre.